Décryptage – Deuxième feuille de route du numérique en santé
< Actualités - Publié le 13 juin 2023

Décryptage – Deuxième feuille de route du numérique en santé

Le ministre de la Santé François Braun a présenté le 17 mai dernier la deuxième feuille de route du numérique en santé. Celle-ci a pour ambition de réussir « la systématisation et de la démocratisation des usages du numérique en santé, pour (…) qu’il se fasse une place dans le quotidien de nos concitoyens et des professionnels » a souligné le ministre. Ainsi, l’objectif principal de cette deuxième feuille de route est de « mettre le numérique au service de la santé ».

 

La deuxième feuille de route du numérique en santé est la résultante de plusieurs concertations lancées dans les territoires, au plus près des patients et des professionnels. En effet, à l’issue du bilan de Ma Santé 2022, un projet de feuille de route 2023-2027 a été proposé aux usagers afin d’organiser des échanges en ligne ainsi qu’en présentiel. Les échanges ont eu lieu dans 18 villes de France et ont réuni près de 5000 participants entre janvier et février 2023. Les conclusions de ces concertations ont permis de coconstruire cette feuille de route 2023-2027 et d’assurer une vision des choses partagée par tous les acteurs, qu’ils soient patients, professionnels, établissements, entreprises et industries.

 

La deuxième feuille de route 2023-2027 est construite autour de quatre enjeux principaux.

 

Premier enjeu : favoriser la prévention en santé grâce au numérique et plus particulièrement à l’outil Mon Espace Santé. Cela passe par :

    • Renforcer le recours à Mon Espace Santé par les usagers grâce à la création de parcours numériques articulés avec Santé.fr et le compte Ameli. Par ailleurs, il est prévu que les usagers puissent partager un accès temporaire aux données de Mon espace santé à un professionnel de leur choix, en fonction du contexte de prise en charge.
    • Intégrer le carnet de santé de l’enfant dans Mon Espace Santé
    • Initier l’usage de la messagerie Mon Espace Santé, notamment pour favoriser l’envoi d’ordonnances aux pharmaciens. L’objectif est que la messagerie soit mise en place d’ici à 2024 pour permettre des échanges directs avec les professionnels de santé et ainsi faciliter l’envoi de notifications de prévention personnalisée selon les patients (âge, historique médical etc…). Par ailleurs, Mon espace santé permettra de préparer les bilans aux âges clés.
    • Enrichir le catalogue d’applications numériques référencées dans Mon Espace Santé pour faciliter les parcours de soins (Vidal Ma Santé, Ameli, Doctolib, AP-HP Espace Patients …)
    • Former 10 000 médiateurs au numérique en santé pour favoriser l’usage des outils numériques par le plus grand nombre. Par ailleurs, il est prévu d’ici le début 2024 que les usagers puissent déléguer leur accès à Mon espace santé à un aidant.

 

Deuxième enjeu : étendre l’utilisation du numérique en santé parmi les professionnels et les établissements sanitaires, sociaux et médico-sociaux afin de faciliter leur quotidien et leur permettre de gagner du temps. Les principales actions prévues sont les suivantes :

    • Renforcer l’interopérabilité des différentes solutions numériques et intégrer Mon Espace Santé dans les logiciels métiers des professionnels de santé (ville et hôpitaux)
    • Améliorer la formation et l’accompagnement des professionnels à l’utilisation du numérique, notamment en intégrant une formation au numérique en santé dans toutes les formations initiales du sanitaire, social et médico-social d’ici à 2027 et en mettant en place une formation continue au numérique.
    • Intégrer l’historique médical de l’usager dans Mon Espace Santé d’ici 2025 pour que les professionnels de santé aient accès à toutes les informations sur le patient (examen, comptes rendus d’imagerie médical etc.). Par ailleurs, il est prévu d’ici 2026 d’ouvrir l’accès des professionnels de santé européens aux documents de santé des patients français.
    • Généraliser l’usage de Pro Santé Connect à tous les professionnels de santé afin de leur faire gagner du temps dans leurs connexions à différents logiciels. Il est également prévu de mettre en place de nouvelles interfaces d’accès à Mon espace santé pour les outils professionnels d’ici 2025.
    • Simplifier la coordination locale des parcours de santé dans les territoires, notamment en optimisation l’offre de services numériques publics, en assurant l’évolution et le déploiement des solutions de e-parcours et enfin expérimenter les échanges entre professionnels à travers des MSS instantanées.

 

Troisième enjeu : améliorer l’accès à la santé grâce à la e-santé :

    • Améliorer la lisibilité de l’offre de soins : enrichissement du site Santé.fr avec des indications de professionnels de santé, faciliter l’identification des médecins traitant accueillant de nouveaux patients.
    • Développer l’usage de la télésanté dans tous les territoires et dans tous les parcours : l’objectif indiqué par le Ministre est qu’1 million de patients malades chroniques puissent bénéficier d’au moins un acte de télésanté au cours de leur parcours. Il est par ailleurs prévu de développer la télésanté dans les zones sous-denses : l’objectif est d’atteindre 35% de taux d’appropriation des téléconsultations par les médecins libéraux à fin 2025.
    • Généraliser la plateforme numérique SAS et assurer une articulation entre les plateformes numériques de régulation médicale et de prise en charge urgente.
    • Déployer l’application carte Vitale d’ici la fin 2025

 

Quatrième enjeu : mettre en place le cadre de cybersécurité propice au développement de l’innovation numérique en santé. Cet axe passe par les actions suivantes :

    • Renforcer la cybersécurité dans les établissements grâce à : la mise en place un comité de pilotage interministériel dédié à la gestion de la cybersécurité des établissements de santé
    • Renforcer la cybersécurité dans les établissements sanitaires par la mise en place d’un budget spécifique : Il est demandé aux établissements de santé de consacrer 2% de leur budget au numérique, dont 10% à la cybersécurité. Au plus tard en 2027, tous les établissements de santé devront réaliser, a minima une fois par an, un exercice de crise cyber annuel.
    • Co-construire des référentiels d’exigences par secteur : poursuivre le Ségur Numérique avec la vague 2 par exemple
    • Développer la recherche en santé numérique, notamment autour de l’utilisation des données de santé

 

Cette deuxième feuille de route du numérique en santé sera suivi régulièrement lors des Conseils du Numérique en Santé.

 

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