La première matinale organisée par l’association Parité Assurance Santé : « Sauvez le cœur des femmes »
< Actualités - Publié le 7 janvier 2019

La première matinale organisée par l’association Parité Assurance Santé : « Sauvez le cœur des femmes »

 


La première matinale organisée par l’association Parité Assurance Santé, intitulée « Sauvez le cœur des femmes », s’est tenue le 13 décembre dernier au siège de la MGEN.

Animée par Frédérique Cintrat, cette matinale a permis aux experts, le Dr Jean Jacques Monsuez, Cardiologue à l’Hôpital René Muret Brigottini et membre du Comité scientifique de l’ONG AJILA et Isabelle Weill, Présidente de l’ONG AJILA (1) qui a publié aux Ed Eyrolles en avril 2018 le livre « Sauvez le cœur des Femmes », de sensibiliser les participantes sur la problématique des maladies cardiovasculaires chez les femmes.

 

Les points clés de l’intervention

« Un tiers », c’est la part des décès féminins liés à des maladies cardiovasculaires, premières causes de décès au monde devant le cancer ou encore les maladies respiratoires. Les maladies cardio-vasculaires seraient ainsi à l’origine de 9 millions de décès de femmes dans le monde chaque année.

Véritable tueur silencieux, le sujet reste méconnu des femmes elles-mêmes mais également des professionnels qui peinent parfois à détecter les signes avant-coureurs de ces maladies souvent différents chez les femmes.

Depuis plusieurs années, la Fondation AJILA, portée par Isabelle WEIL et son Comité Scientifique auquel appartient le Dr MONSUEZ, Cardiologue à l’hôpital Réné Muret, milite auprès des femmes pour faire connaître ce problème de santé publique et les différents leviers pour prévenir les risques et complications associés.

Comment expliquer le poids de ces maladies ? Quels sont les symptômes ? Quels sont les facteurs de risques et surtout, comment les prévenir ? Tel a été l’objet de l’intervention des experts et des échanges avec les participants au cours de la Matinale. 

 

Des maladies qui concernent des femmes de plus en plus jeunes

En 10 ans, le profil des femmes atteintes de pathologies cardiovasculaires a évolué ; elles touchent un public de plus en plus jeune. Comme le montre la dernière étude FAST MI[1], l’âge des femmes admises en Unité de Soins Continus de cardiologie n’a de cessé de diminuer : en 2000, 17,5% des femmes admises pour un infarctus du myocarde étaient âgées de moins de 60 ans, cette proportion s’élevait en 2015 à 29,4% !

Ce rajeunissement des patientes est la conséquence d’une évolution du mode de vie des femmes qui tend peu à peu à rejoindre celui des hommes, notamment pour la consommation de tabac mais également d’alcool.

Ces chiffres montrent l’urgence à sensibiliser les jeunes femmes qui peuvent par leur comportement accroître leur exposition à ces maladies que l’on pense, à tort, toucher des femmes plus âgées.

 

Des facteurs de risques plus nombreux pour la femme 

Depuis 1948, l’étude épidémiologique Framigham identifie les facteurs de risques des maladies cardiovasculaires que sont l’hypertension artérielle, l’hypercholestérolémie, la consommation de tabac, le diabète, le surpoids, la sédentarité ou encore le stress.

Pour les femmes, la liste s’allonge. La contraception, notamment la prise de pilule, peut favoriser l’apparition de pathologies cardiovasculaires. Couplée à une consommation de tabac, le risque de maladies cardiovasculaires est multiplié par 30 !

A cela s’ajoute une plus forte vulnérabilité des femmes à certaines périodes de la vie que sont la grossesse ou encore la ménopause. Le bouleversement du système hormonal modifie, voire altère, la protection assurée par les hormones vis-à-vis de ces pathologies.

 

Une symptomatologie plus sournoise qui peut altérer le diagnostic 

Si les femmes sont plus exposées que les hommes, elles sont également plus complexes à diagnostiquer. La symptomatologie est différente et plus insidieuse que celle de l’homme et peut mal orienter, en première intention, le diagnostic.

Dans 60% des cas, la femme n’aura aucun signe permettant de prévenir l’événement, contre 50% chez l’homme. Les symptômes sont plus diffus et peuvent être assimilés à d’autres causes (surmenage, stress, fatigue etc), ce qui peut engendrer, des retards de diagnostic alors que bien souvent le niveau de gravité de la pathologie est plus important.

 

Une approche préventive nécessaire et fructueuse

Les facteurs de risques étant identifiés, il est aujourd’hui possible de s’en prémunir dès lors qu’ils sont connus des personnes concernées que sont les femmes et les professionnels de santé.

Plusieurs leviers sont mobilisables afin de prévenir l’apparition de ces pathologies :

  • Un suivi régulier de sa tension, de son poids ou encore de son niveau de cholestérol ;
  • Un suivi contraceptif rapproché, avec une information plus large des méfaits de la combinaison tabac et pilule ;
  • Une alimentation équilibrée et variée ;
  • Une l’activité physique régulière : 30 minutes d’activité physique par jour, à raison de 5 fois par semaine, réduit de 30% le risque d’apparition de maladie cardiaques chronique ;
  • Une bonne gestion de son stress ;
  • Une meilleure sensibilisation des femmes qui n’ont pas conscience de leur exposition aux risques, et ce d’autant plus chez les femmes qui présentent des facteurs de risques avérés (tabac, surpoids, etc.).

Les études d’impacts des campagnes de prévention primaire menées dans le but de réduire l’apparition de nouveaux cas, ont montré une diminution de 20% des facteurs de risque.

 

Une évolution nécessaire dans la manière d’accompagner et de soigner les femmes 

Si la prévention est indispensable, la façon de prendre en charge les femmes doit aussi évoluer.

Du fait de leur rôle de pilier de la famille et de la multiplicité des fonctions qu’elles assument, à la fois mères et femmes actives, les femmes ont tendance à avoir recours aux professionnels de santé plus tardivement. L’approche soignante vis-à-vis d’une femme doit intégrer cette dimension et la symptomatologie différente, or, elle est bien souvent similaire à celle d’un homme. L’approche doit en particulier être non culpabilisante et viser l’autonomisation des femmes, notamment dans la détection de leurs symptômes.

 

Par Amélie Le Janne

 

[1] Puymirat E, Simon T, Cayla G, et al. Acute Myocardial Infarction: Changes in Patient Characteristics, Management, and 6-Month Outcomes Over a Period of 20 Years in the FAST-MI Program (French Registry of Acute ST-Elevation or Non-ST-elevation Myocardial Infarction) 1995 to 2015. Circulation 2017 ; CIRCULATION AHA.117.030798

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